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ce n’était pas faire des lois, qu’il faut bien autre chose que des compilations ; mais ou aurait cru quelquefois qu’il se rangeait parmi les partisans des lois non écrites, comme Savigny et plusieurs jurisconsultes anglais. Or, ce n’est pas là son opinion. Je crois que son cours fera encore plus d’effet à Paris que son livre ; les jeunes gens ne lisent guère quatre volumes, mais ils raisonnent entre eux sur des leçons ; ils les discutent, et ils partent de là pour des études plus sérieuses. L’imprudente attaque de la Gazette de France doit avoir valu mieux qu’un prospectus. Je compte bien que Bentham lui-même en profite. Il est vrai qu’il n’est pas prophète dans son pays, et cela s’explique aisément ; mais il a une école toute dévouée. J’en ai de bonnes nouvelles.

Le Globe était si poli envers l’éditeur de Bentham qu’il n’y avait pas moyen de se fâcher. Ce qu’il y avait de plaisant, c’est qu’en m’accusant d’avoir déprécié Montesquieu, faute de le comprendre, le censeur disait au fond la même chose, que ce n’était point un traité de législation ; mais il était bien loin de rendre autant de justice que moi à ses divers mérites et surtout à son heureuse influence, par l’impulsion qu’il avait donnée a l’esprit humain. Il y a un point sur lequel il faut se résigner