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et non de rareté, en la supposant vraie dans tous ses degrés, ne me paraît pas détruire le fond du principe de Malthus, ni celui que j’établis dans mon Traité d’Économie politique, quatrième édition, tome 2, page 181, qui est que le nombre des hommes est toujours en raison des moyens d’existence.

En effet, Malthus, dans son livre, et moi, dans cette partie du mien, nous ne recherchons point les causes qui multiplient les produits ; nous disons seulement qu’avec une quantité quelconque de produits et avec des besoins déterminés chez les consommateurs, la population croît jusqu’au point où ses produits lui permettent de croître.

Maintenant que les produits soient beaucoup plus abondans là où la population est plus nombreuse et plus industrieuse, c’est ce que personne ne révoque en doute ; et c’est aussi pour cela qu’elle est plus nombreuse dans les pays où il y a beaucoup d’industrie et de capitaux ; mais il n’y a pas de l’industrie et des capitaux parce qu’elle est nombreuse.

J’ajouterai que vous ne faites aucune différence entre les produits ; cependant les produits alimentaires ne peuvent pas se multiplier indéfiniment ; ils ne peuvent pas même se multiplier beaucoup au-delà de ce que le pays peut fournir ;