Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

riels des musiciens, des prêtres et des gouvernans, quoiqu’il n’en reste rien. Les consommateurs ont joui des services que ces personnes ont rendus ; ces services ont été l’objet d’un échange, puisqu’on les a pavés ; et cet échange consommé, les deux parties contractantes ont consommé, chacune de son côté, le produit qui a été l’objet de leur transaction ; il y a parité parfaite avec tout autre produit, et vous ne voulez pas que ce soient des produits ! C’est s’élever contre la nature des choses ; or, je crois que lorsque l’usage, lorsque l’autorité d’Adam Smith sont contre la nature des choses, ils doivent céder, car la nature des choses finira toujours par être la plus forte ; ce n’est pas seulement le monde physique qui tourne dans un certain sens ; c’est le monde moral : e pur si muove.

Mais une multiplication de services inutiles ne peut pas être, dites-vous, une augmentation de richesses. — Permettez-moi, monsieur, de vous demander si une multiplication de colifichets et de superfluités est davantage une augmentation de richesses, quand ils sont consommés ? Cependant ce sont des produits matériels, du moment que les hommes sont assez sots pour y mettre un prix. Comme moralistes, vous et moi, nous pouvons blâmer cette pro-