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progrès ; il pensait que si l’on ne savait pas la limiter, on pouvait bien saisir çà et là quelques vérités, mais qu’il était impossible d’en connaître la liaison et d’en former un corps de doctrine.

L’ordre qu’il a mis dans l’exposition des principes de la science, a également beaucoup contribué à rendre ses écrits populaires ; comme il se conforme, dans cette exposition, à la marche naturelle des choses, l’esprit du lecteur le suit sans effort, parce que ses idées se lient comme les faits ; on passe de l’une à l’autre presque sans s’en apercevoir ; après l’avoir lu, on serait tenté de croire qu’on referait aisément ses ouvrages, tant l’ordre naturel des idées est bien observé.

Il faut ajouter à ces diverses causes de succès le soin constant qu’il a eu de se tenir au courant des progrès que faisait la science dans les divers pays de l’Europe, et particulièrement en Angleterre. Chacune des éditions de son traité renferme les idées ou les faits mis en lumière depuis celle qui a précédé. Les critiques même injustes dont ses écrits ont été l’objet, lui ont servi à les perfectionner, parce qu’elles l’ont obligé à exposer ses pensées de manière à être toujours bien compris.

Enfin, le soin qu’il a mis dans son style, a rendu la lecture de ses ouvrages agréable pour toutes les personnes qui mettent quelque prix à l’art d’écrire,