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timens d’estime qu’ils avaient l’un pour l’autre ; comme des deux côtés il y avait un amour égal de la vérité, et aucun sentiment de jalousie, la discussion fut exempte de toute aigreur. M. Say professa jusqu’à sa mort l’estime la plus sincère et la mieux sentie pour les connaissances de M. Malthus et pour les services qu’il a rendus à la science, et, de son côté, M. Malthus a toujours manifesté les mêmes sentimens pour M. Say.

Le Traité d’économie politique avait eu peut-être plus de succès encore en pays étranger qu’en France ; il avait été traduit dans toutes les langues de l’Europe, et était devenu la base de l’enseignement dans plusieurs États[1]. Quelques personnes qui s’intéressaient au progrès de cette science, firent sentir au ministère français, en 1821, qu’il était honteux que la France fût le seul pays de l’Europe où elle ne fût pas professée. Une chaire

  1. Le Traité d’Économie politique a été traduit en anglais par M. C. Prinsep ; en allemand, il en a été fait deux traductions, une par M. Jacob, l’autre par M. Morstadt ; en danois, par M. *** ; en italien, par M Chitti ; en espagnol, deux traductions, l’une par M. José Queypo, l’autre par MM. Gutierrez et Rodriguez. Il existe d’autres traductions qui ne sont pas parvenues à l’auteur de cette notice. Plusieurs contrefaçons de l’édition française ont été faites en pays étranger.