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écrivain attaquait quelques-unes des doctrines de J.-B. Say, et particulièrement celles qui sont relatives aux débouchés, aux produits qu’il a nommés immatériels, et aux consommations improductives. Son ouvrage ayant été traduit dans notre langue, l’économiste français crut qu’il devait y répondre. Il fit paraître dans le courant de la même année un volume intitulé : Lettres à M. Malthus, sur différens sujets d économie politique, notamment sur les causes de la stagnation générale du commerce.

On serait tenté de croire, en lisant ces lettres, qu’il existait entre les deux économistes des différences considérables sur quelques-uns des principes fondamentaux de la science ; et cependant, quand on étudie avec attention, et dans leur ensemble, les écrits de l’un et de l’autre, on s’aperçoit que la différence est bien plus dans les termes que dans les choses ; cette différence se réduit à de légères nuances d’opinion qui finissent même par disparaître. Aussi, dans une des dernières lettres écrites à M. Malthus par M. Say, et qu’on trouvera dans ce recueil, celui-ci finit-il par dire que désormais la discussion se réduit à une simple dispute de mots.

Cette polémique, entre deux hommes qui parcouraient la même carrière, n’altéra jamais les sen-