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J.-B. Say considérait déjà l’économie politique comme la science la plus propre à réformer les mœurs d’une nation et à fonder sa prospérité. « Quiconque, dit-il ; ferait un Traité élémentaire d’économie politique, propre à être enseigné dans les écoles publiques, et à être entendu par les fonctionnaires les plus subalternes, par les gens de la campagne et par les artisans, serait le bienfaiteur de son pays. » Ailleurs, il dit que le premier livre de morale fut, pour les Olbiens, un bon Traité d’économie politique ; qu’ils instituèrent une académie et la chargèrent du dépôt de ce livre, et que tout citoyen qui prétendait à remplir des fonctions à la nomination des premiers magistrats, était obligé de le faire publiquement interroger sur les principes de cette science. On trouve, au reste, dans ce mémoire, beaucoup d’idées d’économie politique que l’auteur a développées dans ses autres écrits.

Il est bien rare qu’un écrivain qui attache une grande importance à l’exécution d’un ouvrage, ne tente pas de l’exécuter lui-même s’il en a le loisir, et surtout s’il possède les connaissances nécessaires pour l’entreprendre. J.-B. Say profita donc du temps que ses fonctions de tribun lui laissaient pour travailler au traité d’économie politique dont il avait conçu le projet. Ce traité, auquel il con-