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de l’université[1], choisi parmi ses plus plats courtisans.

La classe si importante des sciences morales et politiques existait dans l’Institut : il a supprimé cette classe et l’a remplacée par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, instituée par Louis XIV pour chercher des devises à la louange du prince.

Il a enlevé à la nation française l’élection de ses représentans[2], de ses juges, et jusqu’à celle de ses magistrats municipaux.

À la place des administrations provinciales, il a institué des préfets, espèces de proconsuls étrangers aux départemens qu’on leur donne à gouverner, richement payés par eux, escortés de gendarmes et foulant le peuple au lieu de le servir. En s’attribuant la nomination de tous les fonctionnaires civils, judiciaires et ecclésiastiques, il en a fait des espèces d’agens de police, d’espions plus empressés de satisfaire le gouvernement de qui ils tiennent leur pou-

  1. Aujourd’hui nommé ministre de l’instruction publique.
  2. On a depuis rendu au peuple l’élection de la Chambre des Députés ; mais on a rendu la députation onéreuse en privant les Députés de l’indemnité que réclament les frais de leur voyage et de leur séjour dans la capitale. On les a mis par là dans la nécessité de chercher les faveurs du pouvoir plutôt que les intérêts du peuple.