Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pandre les principes d’une bonne morale. Pendant six ans, J.-B. Say conserva la direction de ce journal, qui ne cessa de paraître que quand la liberté de la presse eut cessé d’exister[1].

Les fautes du directoire avaient amené sa chute et celle de la constitution républicaine de l’an III. J.-B. Say, quoique étranger aux événemens qui avaient conduit Bonaparte au pouvoir, fut au nombre de ceux qui considérèrent l’établissement du gouvernement consulaire comme le commencement d’une ère de grandeur et de prospérité pour la France. Cette illusion, qui ne tarda pas à se dissiper, fut, au reste, celle de beaucoup de philosophes très-éclairés et sincèrement attachés à la liberté.

Dans le mois de novembre 1799 (frimaire an VIII), J.-B. Say fut nommé membre du tribunat, et abandonna la direction de la Décade philosophique. La mission des tribuns était de discuter, devant un corps-législatif muet, les projets de loi présentés au nom du premier consul, et de dénoncer au sénat les actes inconstitutionnels du gouvernement. Les tribuns étaient donc les adversaires naturels des membres du conseil-d’État.

  1. La Décade philosophique fat supprimée en l’an XII : il en avait alors paru quarante-deux volumes.