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l’ignorance où il était de la ruine de son père, que J.-B. Say épousa, le 25 mai 1793, mademoiselle Gourdel-Deloches, fille d’un ancien avocat aux conseils. Il ne pouvait plus songer à suivre la carrière pour laquelle il avait été élevé, et de laquelle, d’ailleurs, ses goûts l’avaient fort éloigné. Il se dévoua sans réserve à la culture des lettres et des sciences.

Vers le commencement de l’année 1794, une société de jeunes littérateurs se forma pour la publication d’un écrit périodique dont le principal objet était de propager les lumières et de défendre les principes de la morale. Les rédacteurs principaux étaient Ginguené, Champfort, Amaury-Duval, et ce bon et spirituel Andrieux dont les lettres et la philosophie déplorent la perte récente. J.-B. Say, le plus jeune d’entre eux, fut choisi pour rédacteur en chef. C’est de cette association que naquit la Décade philosophique, littéraire et politique, par une société de républicains.

Les fondateurs de ce journal, qui paraissait tous les dix jours, avaient adopté pour épigraphe cette pensée : Les lumières et la morale sont aussi nécessaires au maintien de la république que le fut le courage pour la conquérir. Fidèles à leur devise, ils eurent constamment pour objet d’éclairer la nation sur ses vrais intérêts, et de ré-