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à l’y suivre. Il y forma un nouvel établissement de commerce, et plaça son fils Jean-Baptiste dans une forte maison de banque. Deux ou trois ans après il l’envoya, sur sa demande, en Angleterre, pour y compléter son éducation commerciale, et surtout pour s’y familiariser avec la langue anglaise.

Lorsque Jean-Baptiste Say revint d’Angleterre, la fermentation qui fut le prélude de la révolution commençait à se manifester : la querelle entre la cour et le parlement était engagée. La tendance générale des esprits et la lecture de l’ouvrage d’Adam Smith avaient considérablement fortifié son penchant pour les lettres et les sciences. Les événemens politiques et l’influence qu’ils exercèrent sur la fortune de son père déterminèrent irrévocablement sa vocation.

La convocation des États-généraux avait donné naissance à une question de la plus haute importance, celle de la liberté de la presse. J.-B. Say se prononça pour cette liberté dans une brochure qui parut en 1789, au moment même où les États-généraux venaient d’être convoqués. L’auteur, qui n’était alors âgé que de vingt-deux ans, jugeait plus tard cet écrit d’une manière assez sévère ; il y trouvait de l’enflure et du mauvais goût. Quelques-uns des défauts qui sont presque inséparables de la jeunesse et de l’esprit du temps