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dit que l’utilité était la mesure de la valeur ; tandis que je croyais avoir toujours dit que la valeur que les hommes attachent à une chose est la mesure de l’utilité qu’ils trouvent en elle ; et quand vous ajoutez : « Riches are valuable only as they can procure us enjoyments ; and that man is most rich who has most valuables, » vous tenez exactement le même langage que moi. Je conviens de même, avec vous, que la valeur d’un produit ne peut pas baisser au-dessous de ce que coûtent les difficultés de sa production. Si les hommes estiment que son utilité vaut ce prix-là, ils le produisent ; s’ils estiment que son utilité ne vaut pas ce prix-là, ils ne le produisent pas.

Je m’aperçois que je me suis encore mal exprimé dans un autre endroit (page 95), en disant que : « le comble de la richesse, quelque peu de valeurs qu’on possédât, serait de pouvoir se procurer pour rien tous les objets qu’on voudrait consommer. » Je n’ai point voulu dire comme les stoïciens, et comme vous m’en accusez, qu’on est d’autant plus riche qu’on a moins de désirs, mais d’autant plus, qu’on peut acquérir à meilleur marché les choses qu’on désire, quelles qu’elles soient, c’est-à-dire des maisons, des domestiques, des chevaux, si on les désire ; ce qui arriverait en