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point affaibli depuis que je vous ai vu. J’emploierais tout mon temps à la discussion des points qui me semblent avoir encore besoin d’être éclaircis, si j’avais le talent d’écrire. Je me suis cependant hasardé a publier la brochure que je vous ai envoyée au printemps, et j’aimerais à connaître votre opinion sur la doctrine que j’y soutiens, relativement à la rente de la terre et aux profits en opposition avec M. Malthus. Je sais de M. Mill que plusieurs personnes de ce pays ne m’entendent pas, parce que je n’ai pas assez développé mes idées ; et il m’engage à en reprendre l’exposition dès le commencement, et plus au long ; mais je crains que l’entreprise n’excède mes forces[1].

Je suis, etc.,

David RICARDO.

  1. C’est à cette occasion que David Ricardo fit son livre intitulé : Principes de l’Économie politique et de l’Impôt, où, parmi beaucoup d’excellentes choses, il développe sa doctrine sur la rente des terres ; doctrine où l’auteur du Cours complet d’Économie politique n’a rien pu voir de neuf ni d’important, et qui, pour beaucoup d’écrivains anglais, a été malheureusement l’occasion d’abandonner la méthode expérimentale d’Adam Smith, et de tirer par des raisonnemens abstraits leurs conséquences de ce qu’ils ont appelé principes, au lieu de les tirer immédiatement de la nature des choses et des faits.