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trouvant réduit par cette circonstance, ils perdent des moyens d’accumuler, en même temps qu’ils perdent une partie des motifs qu’ils avaient de le faire. Beaucoup d’épargnes sont arrêtées par des décès. Une succession se partage entre des héritiers et des légataires, dont la position n’est plus la même que celle du défunt, et qui dissipent souvent une partie de l’héritage au lieu de l’augmenter. La portion que s’en attribue le fisc est bien sûrement dissipée, car l’état ne la place pas reproductivement. La prodigalité, l’impéritie de beaucoup de particuliers qui perdent une partie de leurs capitaux dans des entreprises mal conçues, ont besoin d’être balancées par les épargnes de beaucoup d’autres. Tout sert à nous convaincre que, dans ce qui a rapport aux accumulations comme pour tout le reste, il y a beaucoup moins de dangers à laisser aller les choses à leur pente naturelle, qu’à vouloir leur donner une direction forcée.

Vous dites (page 495), que dans certains