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vare, Smith, ni moi, ni personne, n’en prend la défense, mais elles nous effraient peu ; d’abord, parce qu’elles sont bien peu considérables, comparées aux capitaux productifs d’une nation ; et en second lieu, parce que leur consommation n’est jamais que suspendue. Il n’y a point de trésors qui n’aient fini par être dépensés, productivement ou non.

Je ne sais sur quel fondement vous regardez les dépenses reproductives, celles qu’on fait pour creuser des canaux, élever des bâtimens d’exploitation, construire des machines, payer des artistes et des artisans, comme moins favorables aux producteurs, que les dépenses improductives, que celles qui n’ont pour objet que la satisfaction personnelle du prodigue. « Aussi long-temps, dites-vous (page 363), que les cultivateurs sont disposés à consommer les objets de luxe créés par les manufacturiers, et les manufacturiers les objets de luxe créés par