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marché aux Indes qu’en Angleterre même. Au mois de mai, on était obligé de réexporter de la Nouvelle-Hollande les marchandises européennes qu’on y avait portées en trop grande abondance. Buenos-Ayres, la Nouvelle-Grenade, le Chili, regorgent de même déja de marchandises.

« Le voyage de M. Fearon dans les États-Unis, terminé seulement au printemps de 1818, présente d’une manière plus frappante encore ce spectacle. D’une extrémité à l’autre de ce vaste continent si prospérant, il n’y a pas une ville, pas une bourgade, où la quantité de marchandises offertes en vente ne soit infiniment supérieure aux moyens des acheteurs, quoique les marchands s’efforcent de les séduire par de très-longs crédits et des facilités de tous genres pour les paiemens qu’ils reçoivent à terme et en denrées de toute espèce.

« Aucun fait ne se présente à nous, eh plus de lieux, sous plus de faces, que la dispropor-