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Ce qui est vrai d’un état nouveau, dira-t-on, ne l’est pas d’un état ancien. Il y avait en Amérique de la place pour de nouveaux producteurs et de nouveaux consommateurs ; mais dans un pays où il y a déja plus de producteurs qu’il n’en faut, ce sont des consommateurs seuls qui sont nécessaires. Permettez-moi de répondre que les seuls vrais consommateurs sont ceux qui produisent de leur côté, parce que seuls ils peuvent acheter les produits des autres ; et que les consommateurs stériles ne peuvent rien acheter, si ce n’est au moyen des valeurs créées par les producteurs.

Il est probable que, dès le temps de la reine Élisabeth, où l’Angleterre n’avait pas la moitié de la population qu’elle renferme aujourd’hui, on trouvait déja qu’elle avait plus de bras que d’ouvrage ; je n’en veux pour preuve que cette loi même faite alors en faveur des pauvres et dont les suites sont une des plaies de l’Angleterre. Son principal objet est de fournir