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même temps cette portion de ma richesse sera le double plus grande. Et, comme le même raisonnement peut être appliqué généralement à tout ce que je possède, il s’ensuit que notre richesse se mesure sur la valeur des choses que nous possédons. C’est une conséquence que personne ne peut raisonnablement repousser.

Vous ne pouvez pas nier de votre côté, me dit M. Ricardo, que l’on ne soit plus riche lorsqu’on a plus de choses agréables et nécessaires à consommer, quelle que soit d’ailleurs leur valeur. J’en conviens en effet ; mais n’est-ce pas avoir plus de choses à consommer, que d’avoir la puissance d’en acquérir en plus grande quantité ? Posséder plus de richesses, c’est avoir dans ses mains le pouvoir d’acheter une plus grande quantité de choses utiles, une plus grande quantité d’utilité, en étendant cette expression à tout ce qui nous est nécessaire ou agréable. Or cette proposition n’a rien de contraire à