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la doctrine qui établit que les richesses se composent de la valeur des choses que l’on possède, en réservant ce mot de valeur aux seules valeurs reconnues et échangeables.

Qu’est-ce, en effet, que la valeur, que cette qualité susceptible d’appréciation, susceptible de plus et de moins, qui réside dans les choses que l’on possède ? C’est la qualité qui nous permet d’obtenir, en échange des choses que nous avons, les choses dont nous avons besoin. Cette valeur est d’autant plus grande, que la chose que nous avons peut obtenir une plus grande quantité de la chose que nous desirons. Ainsi, quand j’ai besoin d’échanger un cheval que je possède contre du froment dont j’ai besoin, c’est-à-dire quand il me convient de vendre mon cheval pour acheter du blé, si mon cheval vaut six cents francs, j’ai une fois plus de valeur à mettre en blé, que si mon cheval ne valait que trois cents francs ; j’aurai une quantité double de boisseaux de blé, et en