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teau est un outil par le moyen duquel nous employons la force musculaire d’un homme pour aplatir, dans certain cas, une feuille d’or ; et les martinets d’une grosse forge sont de même des outils au moyen desquels nous employons une chute d’eau à aplatir des barres de fer.

L’emploi d’une force gratuite qui nous est fournie par la nature, n’ôte pas à une machine sa nature d’outil. La pesanteur multipliée par la vitesse, qui fait la puissance du marteau d’un batteur d’or, n’est pas moins une puissance physique de la nature, que la pesanteur de l’eau qui tombe d’une montagne.

Qu’est-ce que notre industrie tout entière, sinon un emploi plus ou moins bien entendu des lois de la nature ? C’est en obéissant à la nature, dit Bâcon, qu’on apprend à lui commander. Quelle différence voyez-vous entre des aiguilles à tricoter et un métier à faire des bas, si ce n’est que celui-ci est un