Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quatorze millions de livres[1]. Maintenant que le sucre est à bon marché, nous en consommons quatre-vingt millions de livres par an ; ce qui fait environ trois livres par personne. À Cuba, où le sucre est encore à meilleur marché, on en consomme au-delà de trente livres par personne libre[2].

Sachons donc convenir d’une vérité qui nous presse de tous les côtés : lever des impôts exagérés, avec ou sans la participation d’une représentation nationale, ou avec une représentation dérisoire, peu m’importe, c’est augmenter les frais de production, sans accroître l’utilité des produits, sans rien ajouter à la satisfaction que le consommateur peut en tirer ; c’est mettre une amende sur la production, sur ce qui fait exister la société. Et, comme parmi les pro-

  1. Voyez le rapport sur la situation de la France, fait en 1813 par le ministre de l’intérieur de cette époque. Il avait intérêt à déguiser cette diminution de commerce.
  2. Humbolt : Essai sur la nouv. Esp., T. 3, p. 183.