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bout de l’univers. Partout elle est trop chère pour valoir ce qu’elle coûte, parce que partout on est obligé de la payer par des services productifs égaux à ceux qu’elle a coûtés.

Une considération qui n’est pas non plus à dédaigner, c’est que les frais de production ne sont pas seulement accrus par les droits multipliés, par la cherté de tout, mais encore par les usages qui résultent d’un ordre politique vicieux. Si les progrès du luxe et des gros émolumens ; si la facilité d’obtenir des gains illégitimes, par la faveur, dans les fournitures, dans les opérations de finance, forcent le manufacturier, le commerçant, le producteur véritable, pour conserver son rang dans la société, à réclamer des profits disproportionnés avec les services qu’ils rendent à la production, alors ces autres abus tendent à élever par d’autres causes les frais de production, et par conséquent les prix des produits, au-dessus de leur utilité réelle. La consommation en est d’autant plus restreinte,