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on dira qu’il est possible à chacun de vivre avec les cinq sixièmes de ce qu’il produit. J’en conviendrai moi-même si l’on veut ; mais je demanderai à mon tour si l’on croit que le producteur vécût aussi bien au cas que l’on vînt à lui demander, au lieu d’un sixième, deux sixièmes, ou le tiers de sa production ? — Non ; mais il vivrait encore. — Ah ! vous croyez qu’il vivrait ! en ce cas, je demande s’il vivrait encore au cas qu’on lui en ravît les deux tiers… puis les trois quarts… mais je m’aperçois qu’on ne répond plus rien.

Maintenant, monsieur, je me flatte que l’on comprendra facilement ma réponse à vos plus pressantes objections, de même qu’à celles de M. de Sismondi. S’il suffit de créer de nouveaux produits, dites-vous, pour pouvoir les consommer, ou les échanger contre ceux qui surabondent, et procurer ainsi des débouchés aux uns comme aux autres, pourquoi n’en crée-t-on pas ? sont-