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des produits intérieurs. Mais une autre cause à laquelle on n’avait pas songé, favorisait bien davantage cet immense trafic.

Depuis l’avènement de Napoléon, la prodigieuse activité de ce Prince et ses vastes talens, secondes de la bravoure des Français, menaçaient l’indépendance de l’Europe ; mais l’Europe déjà épuisée par des guerres acharnées et par des tributs que lui avait imposés la


    n’y avait pas de magasins francs, seraient dans la nécessité de payer, sur ces marchandises le droit d’importation, sauf à se le faire rembourser lorsqu’elles ressortent ; ce qui entraînerait une multitude d’inconvéniens. Dans les magasins francs, elles sont déchargées, vendues, rechargées, et expédiées, sans avoir rien à démêler avec les douanes.

    C’est dans ce but qu’à Londres, par exemple, on a creusé de main d’hommes trois ports artificiels entourés de magasins et de murs, l’un pour les vaisseaux des Indes, l’autre pour ceux des Antilles, l’autre pour des commerces divers, dont chacun vaut un port de mer considérable, et où moyennant une modique rétribution, les navires peuvent entrer et ressortir pourvu, que ce soit pour aller à l’étranger, sans payer de droits de douanes. La douane n’exerce ses droits que sur ce qui sort de leur enceinte, pour être versé dans la consommation intérieure.