Page:Say - Chailley - Nouveau dictionnaire d’économie politique, tome 2.djvu/5

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOUVEAU DICTIONNAIRE D’ÉCONOMIE POLITIQUE IDÉOLOGIE. — IDÉOLOGUES. —C’est sous ce denier nom que furent désignés, dédaignés et fort malmenés par Napoléon les penseurs ou écrivains libéraux de la fin du ïviii 6 siècle, successeurs des encyclopédistes eu voltairiens restés républicains et, par conséquent, hostiles et désagréables au premier consul plus tard empereur. Il leur prouva bien son antipathie en supprimant, dès 1803, la II e classe de Tlnstitut, celle des sciences morales et politiques (V. Institut), dont faisaient alors partie Cabanis, Chénier,Daunou, Destutt de Tracy, auteur de V Idéologie, Gin-

guéné, Lakanal, Volney. Ils se réfugièrent,

■eux et leurs idées, dans la Décade philosophique, qui put vivre quatorze ans et forma ■cinquante-quatre volumes, avant de se fondre dans le Mercure. C’est là que furent vivement combattues, par Ginguené, le directeur, J.-B. Say, six ans rédacteur en chef,Lebreton, Andrieux, etc., les mesures et les idées antiéconomiques du nouveau régime, notamment le blocus continental (voy. ce mot) et les conquêtes ruineuses qui préparaient nos désastres. L’idéologie a tenu sa place et joué un rôle sérieux dans l’histoire de cette époque. En décembre 1812, lors de la campagne de Russie, Napoléon fit à la harangue du conseil d’État une réponse aussi brutale que célèbre. 11 est, dit-il, touché de l’amour que la France montre pour son fils, « mais c’est à l’idéologie, à cette ténébreuse métaphysique qui, en recherchant avec subtilité les causes premières, veut sur ces bases fonder la législation des peuples, c’eit à l’idéologie qu’il faut attribuer tous- les malheurs de la France. C’est elle qui a amené le régime des hommes .de sang, qui a proclamé le principe de l’in-II. surrection comme un devoir, qui a adulé le peuple, etc. » Cette idéologie, dit Thiers, « sortit bientôt de dessous terre dans toute l’Europe pour l’assaillir. Partout, pour lui résister, on souleva non seulement le patriotisme national, la fidélité aux princes détrônés ou abaissés, mais l’amour de laliberté que Napoléon s’était vanté de contenir dans la France et dans le monde. » La liberté prit sa revanche, que les idéologues avaient longuement, patiemment et sûrement préparée. Edmond Renaudik. IMPOT. SOMMAIRE I. THÉORIE ET DÉFINITION DE L’IMPOT. . L’impôt n’a pas toujours existé. . 2. Définition de l’impôt par divers auteurs. . L’impôt n’est ni un échange, ni une assurance. . Son véritable caractère : formule définitive. II. QUALITÉS DE L’IMPOT. . Maximes d’Adam Smith. . Première règle de justice : la justice ne consiste pas à faire payer tout le monde ; elle réside dans la proportionnalité. . Seconde règle de certitude : exclusion de tout arbitraire. . Troisième règle de commodité : procédés et époques de recouvrement. . Quatrième règle d’économie dans la perception ; modes divers d’exagération des frais de perception. . Autres maximes déduites de l’expérience contemporaine. . Le contact trop fréquent et trop direct entre les employés du fisc et le public doit être évité- — Exemples à l’appui. . L’impôt doit être multiple. — Théorie de l’impôt unique ; son désaccord avec les progrès mêmes de la civilisation.