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et un appel att£ étrangers eux-mêmes, un signe sensible et noti suspect de l’état du crédit et une sorte de moniteur quotidien qui met en garde contre toute tentative nuisible à la confiance ; c’est encore un régulateur permanent du taux de l’intérêt commun à allouer datis les transactions publiques et particulières. Elle contribue au mouvement et à la circulation des capitaux nécessaire 8 à l’activité et au service des transactions civiles et commerciales. Le numéraire n’a de valeur que par son emploi et son intervention dans les échanges et tout l’argent qui, en Europe» échappe à la thésaurisation et aux expéditions dans l’Inde, se dirigera vers les États qui offriront aux capitaux les emplois les plus sains et les plus avantageux. Pour atteindre ce but, j’insistais sur l’organisation d’une caisse d’amortissement indépendante et richement dotée. »

Au milieu d’une vie si active et si tourmentée, Ouvrard a trouvé le temps d’écrire et de publier nombre d’écrits financiers, dont voici les principaux : Mémoire sur les finances, adressé au gouvernement, 1815, in-4o. — ■ Mémoire sur les finances, adressé au roi, 1816, in-4o.

— Observations sur la [motion de M. de Blosseville, 1817, in-8o. — Observations sur tes finances de la France et proposition d’un cautionnement de 90 millions à exiger de la Banque de France, 1818, in-8o. — Mémoire sur le crédit administratif, 1819,in-8°. — Sur l’administration, 1824, in-8o. — Mémoire des sieurs Victor Ouvrard et Julien Ouvrard [armée d’Espagne] contre le sieur Tourlon, i825,in-4°. — Mémoire des mêmes contre le même, Id. — Mémoire de Gab.-3ul. Ouvrard contre le même, Id. — Mémoire de G.-J. Ouvrard sur sa vie et ses diverses opérations financières. 1826, 3 vol. in-8 a . A eu deux éditions ou plutôt deux tirages — MM. Oavrard contre M. Louis Tourlon, 1826, in-8o.

Edmond Renaudin*

OWEN (Robert), né à Newtown (comté de Montgomery) en 1771,d’une famille de pauvres artisans, mort dans la même ville le 17 novembre 1858. Après avoir reçu simplement l’instruction primaire, il fut employé chez divers filateurs de Londres et de Glocester. Il déploya une grande aptitude aux affaires, une intelligence hors ligne et une honnêteté à toute épreuve. Aussi l’un de ses derniers patrons, comprenant tout l’intérêt qu’il avait à s’attacher ce jeune homme, l’associa-t-il à sa maison. Un autre, M. Dala, de Glasgow, lui donna sa fille en mariage et lui confia en même temps la mission de relever de sa décadence une manufacture qu’il possédait sur le bord de la Glyde à New-Lanark. C’est là qu’il conçut le système qui devait le rendre illustre.

Depuis sa fondation, la colonie industrielle de New-Lanark était le repaire d’une population qu’on y avait attirée de toutes parts et qui était composée de paresseux, d’ivrognes, de voleurs, tous gens sans loi ni morale, travaillant à la fois à la ruine de leurs patrons et à l’accroissement deleurs propres misères. Quatre ans ne s’étaient pas écoulés depuis le jour oùM. Owen en prit la direction que cette manufacture de -New-Lanark était en pleine prospérité et que son personnel, absolument transformé, ne composait plus, pour ainsi dire, qu’une famille de deux mille personnes, gouvernée par un patriarche. Tous les vices y avaient fait place aux vertus contraires ; grâce à l’intelligence et aux efforts de son jeune directeur, l’avenir y avait même été assuré par la fondation d’une école dont les principes et la méthode allaient former les générations suivantes dans les conditions les plus propices à leur bien-être et à leur bonheur *. .

Un semblable succès avait de quoi contenter la plus vaste ambition. Owen ne voulut pas s’en tenir là. Pris d’une noble pensé© et d’un généreux sentiment d’humanité, il étudia, dans un but de généralisation, jour par jour sa conduite et ses actes des quatre années pendant lesquelles il avait opéré la métamorphose. Il tira de cette étude non pas précisément un système complet de toutes pièces, mais la conviction profonde qu’il était en possession de moyens qui, appliqués à de petits centres industriels, suffiraient à changer le sort des travailleurs* du monde entier.

Il débuta par la publication du plus important de ses ouvrages : Nouveaux aperçus sur la société, ou essais sur la formation du caractère humain. Ce n’est pas encore le système

— qui n’a jamais été du reste bien nettement exposé — mais seulement les principes sur lesquels il reposera. Ces principes, les voici : Dogme absolu de l’irresponsabilité humaine ; en conséquence, exclusion de tout blâme et de toute louange, de toute récompense et de tout châtiment ; renouvellement complet des circonstances qui entourent l’humanité ; réforme intégrale de l’éducation ; communauté des biens combinée avec l’égalité des droits ; abolition de privilèges pour toutes les supériorités, même pour celle de l’intelligence et du capital. Tels sont les fondements du nouvel édifice à élever ; le couronnement

Le vol même y était une chose commune ; sans compter 

un ’esprit tout à fait dangereux d’intolérance religieuse. (Joseph Rey, Lettres sur le syst&M de coopération d après les plans de M ? Owen.)