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ro3 T a ! placé sous la surveillance de la banque d’État (Seekandlung),— ou des maisons de prêt qui, depuis la loi du 21 juin 1869, peuvent librement être ouvertes sans l’autorisation de l’autorité : le prêteur sur gages reste soumis à la réglementation locale et le droit de prêter sur gages peut être retiré à quiconque s’est rendu coupable par cupidité d’un délit ou d’un crime contre la propriété. En Bavière et en Autriche, les monts-depiété doivent être autorisés.

. Conclusion.

De l’organisation des monts-de-piété, il résulte que ces établissements offrent leurs services avec un égal empressement aux dissipateurs et aux malheureux, et qu’ils occupent pour ce commerce le temps de nombreux administrateurs. Tout en soulageant la misère dans certaines conditions, ils servent donc parfois à favoriser la débauche. Ceci semble un vice inhérent à l’institution elle-même, et auquel les législations étrangères, pas plus que la législation française, n’ont paru pouvoir la soustraire. En comparant entre eux les divers régimes auxquels sont soumis ces établissements, il est facile de voir que quelques dispositions, inconnues en France, gagneraient a y être appliquées. Il n’y aurait pas, ce nous semble, grand inconvénient à voir édicter chez nous comme en Belgique l’interdiction absolue du trafic des reconnaissances. On pourrait aussi généraliser la clause qui veut que, pour arriver à une diminution progressive du taux de l’intérêt, les monts-de-piété versent leurs bénéfices en partie ou en totalité, non pas aux hospices, mais au service d’une dotation déterminée» Enfin, on a vu que dans certaines contrées, comme en Angleterre et particulièrement en Allemagne, la création des maisons de prêts sur gages était laissée à l’initiative individuelle ; dans ces conditions le régime de la liberté n’ayant pas donné de résultats ni pires ni meilleurs que celui du privilège, il y a lieu de se demander si le véritable moyen d’exercer la police du prêt sur gages est de maintenir chez nous un monopole du genre de celui qui y existe, avec tous les abus qu’il traîne à sa suite. Alfred Renoctard.

Bibliographie.

E. Du7al, Manuel de législation, d’administration et de comptabilité ’, contenante texte des lois, décrets, règlements, arrêtés, ordres de service, circulaires, jugements et arrêts concernant le Mont-de-Piété de Paris. Coulomniers, 1886.

— Le Mont- de-piété de Paris. Paris, Impr. nationale. 1S81.

— Observations sur le projet de loi relatif à la réorganisation du Mont-de-piété de Paris et notammant du service de laprisée et des ventes, présentées par la chambre des commissaires-priseurs au département de la Seine, Paris, 1 S

— 341 — MORALE

MONTYON ( Jean-Baptiste-Antoine-Robert Auget, baron de), né à Paris le 23 décembre 1733, mort dans cette ville le 29 décembre 1820. Fils d’un richissime maître des requêtes, lui-même avocat au Ghâtelet, conseiller au grand conseil, intendant d’Auvergne, de Provence, de La Rochelle, il fut dans ses premières fonctions le seul à protester dans les poursuites contre La Ghalotais comme, dix ans plus tard, à résister au chancelier Maupeou. Secrétaire du comte d’Artois en 1780, il émigra avec lui, vécut vingt-cinq ans à Londres, en dehors de toute faction et uniquement occupé de recherches et d’études assez diverses. Il passa les cinq dernières années de sa vie en France, continuant les œuvres philanthropiques et les fondations qu’il avait commencées dès 1780, continuées même pendant son exil et qu’il poursuivit jusqu’à sa mort ; car, économe pour lui-même presque à se priver, il était prodigue en fait de bienfaisance. Outre les 25 prix qu’il a créés à l’Institut, et qui représentent plus de 80 000 francs à distribuer annuellement, il a légué des sommes considérables aux pauvres et aux hôpitaux de Paris (plus de cinq millions). La reconnaissance publique lui avait élevé, dans le vestibule de l’ancien Hôtel-Dieu, un monument qui a été transporté dans la chapelle de Saint-Julien-le-Pauvre.

, Bien que célèbre et légendaire avant tou* comme philanthrope, Montyon a laissé quelques écrits d’une certaine importance, parmi lesquels il faut citer : Quelle influence ont les diverses espèces d’impôts sur la moralité, l’activité et l’industrie despeuples, in-8°. Paris, 1808.

— Particularités et observations sur les ministres des finances de France les plus célèbres, de 1690 à 1791, in-12. Londres, 1812. —Comme écrits politiques : Mémoires des princes. — Mémoire présenté au roi, — Rapport à S. M. Louis XV111 (1788-1815). Il a, selon toute apparence, collaboré aux Recherches sur la population de Moheau, et rédigé plusieurs exposés ou tableaux relatifs au Tonkin, à la Gochinchine et au Cambodge, d’après les notes de quelques missionnaires.

E. R.

MORALE. (Accord de la morale et de. l’économie politique.) La morale forme une science et un art à part dont nous n’avons pas l’intention de traiter ici. On ne saurait le faire en effet sans remonter à des principes métaphysiques et à des questions de psychologie étrangères à la nature de ce Dictionnaire et qui nous jetteraient dans des controverses sans fin avant d’arriver au choix d’un système. La vraie question qui s’impose à