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1° L’histoire : les Italiens, les Hanséates, les Hollandais, les Anglais, les Espagnols et Portugais, les Français, les Allemands, les Russes, les Américains du Nord ; les leçons de l’histoire.

° La théorie : l’économie politique et l’économie cosmopolite ; la théorie des forces productives et la théorie des valeurs ; la division nationale des opérations et la confédération des forces de production nationales ; l’économie privée et l’économie nationale ; la nationalité et l’économie de la nation ; la nation et l’État, économie politique et économie nationale ; la force manufacturière et les forces de production personnelles, sociales et politiques ; la force manufacturière et les forces de production naturelles de la nation ; la force manufacturière et les capitaux matériels de la nation ; les manufactures et l’intérêt agricole ; les manufactures et le commerce ; les manufactures et la navigation, la puissance maritime ; la colonisation ; les manufactures et les instruments de circulation ; les manufactures et le principe de continuité ; les manufactures et les moyens de stimuler la production et la consommation ; la douane comme moyen principal d’implanter et de protéger l’industrie indigène ; la douane et l’école dominante.

° Les systèmes : les économistes italiens ; le système industriel, faussement appelé le système mercantile ; le système des physiocrates ou système agricole ; le système de la valeur d’échange, faussement appelé système industriel ; Adam Smith, Jean-Baptiste Say et son école.

° La politique : la suprématie insulaire et les puissances continentales ; Amérique du Nord, France, Union commerciale allemande ; la politique continentale ; la politique commerciale du Zollverein.

On peut résumer le système de List en trois mots : nationalité, développement des forces de production, protection douanière. Comme le fait remarquer Eheberg, dans son introduction à la 7 e édition, page 137, tout repose sur les termes de nation et de nationalité. List s’est attaché à faire ressortir la différence entre la théorie cosmopolite et sa théorie nationale ; il reproche à ses adversaires, qu’il rassemble dédaigneusement sous Fépithète de l’école et auxquels il prête souvent des idées qu’ils n’ont pas eues, leur cosmopolitisme, leur matérialisme et leur individualisme. L’école de Smith ne connaît, d’après lui, que l’humanité et l’individu ; elle néglige un facteur intermédiaire, la nation (V. Hegel), La nation ne doit pas être seulement un élément politique, mais un élément économique. Toute nation doit tendre à l’autonomie écomique, elle doit chercher en elle-même le fondement d’une existence économique suffisante. L’économie doit, comme l’État, reposer sur la nationalité ; elle peut se développer seulement dans les frontières de l’État. L’économie universelle ne se compose pas d’une agglomération d’économies privées, mais elle est formée par les économies nationales, qui entrent en relation d’échanges entre elles.

Le but suprême est sans doute une confédération universelle, mais celle-ci n’est possible qu’avec un régime de paix universelle, encore fort éloignée. Le système de l’école de Smith et de Say renferme une idée vraie ; mais dans ce système, on a négligé de prendre en considération la nature des nationalités, leurs intérêts divers, leurs conditions particulières et de les mettre d’accord avec l’idée d’une union universelle et de la paix éternelle. V école a admis comme existant un état de choses que l’avenir seul peut donner : c’est pour cela qu’elle a prêché la liberté absolue du commerce. Dans les circonstances présentes, la liberté du commerce universel amène Toppression des nations les moins avancées par les nations dominantes. Une union des nations n’est possible que lorsque beaucoup de nationalités s’élèvent à un niveau égal d’industrie et de civilisation. C’est pour cela qu’il faut s’attacher à prescrire, développer, perfectionner la nationalité et subordonner à cet objet tout le reste, sur tout l’intérêt économique de l’individu,

. La subordination de l’individu à la nation est une nécessité primordiale. Il y a des divergences entre l’économie privée et l’économie nationale. L’économie privée poursuit un avantage privé, sans s’inquiéter de l’ensemble de la nation ; il faut donc une force supérieure qui prenne en mains les intérêts généraux, qui crée des institutions, s’arrête à des mesures qui dépassent les facultés de l’individu et dont cependant celui-ci profitera. Parmi les éléments principaux du bienêtre national, List place la division nationale du travail et l’union nationale de toutes les forces productives. Adam Smith a découvert, il est vrai, la loi de la division du travail, mais il n’a pas su en voir toute l’efficacité et il a négligé le revers de cette loi, l’union du travail. 11 ne s’agit pas seulement d’une division du travail, mais d’une division des diverses opérations entre plusieurs individus, en même temps que d’une confédération des diverses activités, intelligences et forces en vue d’une production commune.

Le plus haut degré de division du travail et d’union des forces productives, c’est l’agriculture et l’industrie* Dans l’équilibre de