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l’on travaille » sont les obligations de la ville de Paris et du Crédit foncier. Elles parlent en effet à l’imagination du petit monde, tout en lui offrant un placement sans danger. «Elles sont aux populations des villes, écrit M. Leroy-Beaulieu dans son Traité de la science des finances (tome II, p. 244), ce que le lopin de terre est aux paysans. » En terminant, disons que l’émission des valeurs à lots exige, pour être validée, l’appui d’une autorisation législative. L’admission à la cote des Bourses françaises de valeurs à lots étrangères n’est accordée qu’avec l’autorisation du gouvernement.

Joseph Lacroix.

Bibliographie.

Talleyrand, Des loteries, Paris, in-8°, 1789. — C. Dcijakrieh, Du jeu et du pari (thèse) Lyon, in-8% 1885. — 1> Prompt, le Jeu public et Monaco, Paris, in-18, 1882. — A. Goda, De VAlea, jeux et opérations de Bourse, loteries, etc. Paris, in-8°, 1882. — Avekel, la Loterie, Paris, iu-12, 1887. — P.-M. Aron, Loteries, valeurs à lois (thèse). Paris, in-S°, 1887,, — G.-M. Chevalier, les Jeux et Paris devant ïa loi. Paris, ia-12, 1873. — P. Faucher, les Paris de ■course. Paris, m-8°, 1885. — B. Des Portes, l’Exception de jeu dans des opëi-ations de Bourse. Paris, ïn-8°, 1882. — Lyon-Caen et Renault, Précis de droit commercial. Paris, S vol. iu-8°, 1884, etc.

JEVONS (Stanley) [1835-1882]. — Stanley Jevons a été un des économistes les plus remarquables de l’Angleterre contemporaine. II unissait des dons qui se trouvent rarement ensemble : une grande originalité de vues et une rigoureuse précision. 11 s’était fait une grande réputation par ses travaux scientifiques. Ses Principes de science sont devenus classiques. Il était un logicien et un mathématicien hors ligne. On peut presque regretter cette dernière faculté : le mathématicien a fait du tort à l’économiste. Il a voulu introduire les mathématiques dans la recherche des problèmes économiques. C’était une idée qui était venue vers la même époque à un autre économiste, M. Walras. Tous deux se sont d’ailleurs montrés fort heureux de cette communauté de pensée, sans qu’une ombre de jalousie se soit jamais élevée entre •eux.

Jevons avait eu cette idée de bonne heure, Dans une lettre écrite quand il avait vingt-deux ans, on trouve cette indication : « L’économique, à parler scientifiquement, est une science très restreinte. C’est une sorte de mathématique, qui calcule l’effet et la cause de l’industrie humaine et indique comment elle peut être mieux appliquée. Il y a une foule de branches alliées du savoir qui tou- ■chent à la condition de l’homme : le rapport de ces études à l’économie politique est semblable à celui de la mécanique, de l’astronomie, de l’optique, de la chaleur et des

— JEVONS 

autres branches de la science physique aux mathématiques pures »,

Il exposa cette théorie en 1862 devant l’Association britannique à Cambridge (Notice of a gênerai mathematical theory of political economy). Il la développa dans différents recueils scientifiques et publia sa Théorie en 1871. En 1879, il fit paraître une seconde édition avec de nouvelles explications. Les économistes se montrèrent peu disposées à adopter la nouvelle théorie. Cliffe Leslie notamment exposa avec beaucoup de force les objections à l’application des mathématiques à l’économie politique. « L’application des procédés et des symboles des mathématiques aux raisonnements fût-elle possible, il ne s’ensuit pas qu’elle serait opportune. La conception économique de Bastiat ne différait guère de celle de Jevons, qui dit : « Satisfaire nos besoins « avec le moins d’efforts possible, obtenir la « plus grande somme de ce qui est désirable, « avec la moindre dépense, tel est le problème « économique ». Si Bastiat avait pu mettre ses Sophismes économiques sous une forme mathématique, avec des signes au lieu de mots, et des équations à la place des épigrammes et des syllogismes, l’économie politique et le monde auraient subi une grosse perte. Nous regrettons qu’une grande partie des raisonnements de M. Jevons se trouve sous une forme mathématique, parce qu’elle est inintelligible même pour des étudiants d’une grande intelligence. Par contre, nous sommes d’accord que le système de Ricardo aurait pu être présenté sous une forme mathématique, et nous regrettons qu’il n’ait pas été ainsi formulé ».

A côté de ses travaux théoriques, Stanley Jevons entreprit aussi des ouvrages de vulgarisation : la Monnaie et le mécanisme de rechange (1875), un petit Traité d’économie politique (187 ’6) sont des modèles d’exposition, des chefs-d’œuvre du genre.

Stanley Jevons écrivit également un livre sur le charbon (Goal question, 1865), où il exprima la crainte que le jour ne vînt où le charbon serait épuisé en Angleterre. Cet ouvrage fit une grande sensation. Enfin, Jevons émit une théorie curieuse sur le rapport entre les crises commerciales périodiques et les taches du soleil : the Solar Period and iheVrice of Corn(ï71§) ; — the Periodicity of commercial crises and ils physical explanation (1778). Ces deux notices furent d’abord lues devant l’Association britannique des sciences ; plus tard Stanley Jevons exposa sa théorie dans des articles qui parurent dans des revues anglaises.

Ses articles sur différents problèmes éco-