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CABET 272 CABOTAGE

con el Asia, Ibid., 1784. Cartas sobre los obstaculos que la naturalezza, la opinion y las leyes oponen a la felicidad publica. Ibid., 1783 et 1813. CABET (Étienne), publiciste français, né à Dijon, le 1er janvier 1786, mort à Saint-Louis (Missouri), le 6 novembre 1856. Fils d’un tonnelier, apprenti lui-mème jusqu’à douze ans, .il fit ses études, puis son droit et plaida dans sa ville natale, d’où il vint à Paris en 1818 et fut attaché au « Recueil » de Dalloz. Dupont [de l’Eure] le fit, en 1830, magistrat en Corse ; mais il le fut peu de temps, revint à Paris publier divers volumes ou pamphlets et fonder le Populaire qui lui valut, en 1834, deux ans de prison. Réfugié pendant cinq ans à Londres, il s’y éprit d’idées anglaises et surtout de l’Utopie de Morus, d’où dériva sa fameuse Icarie. En 1847, sommé d’appliquer ses théories et surtout de rejoindre les croyants qui s’étaient, sur ses promesses, embarqués pour le Texas, il eut à purger de graves condamnations provoquées par les plaintes de ses anciens partisans. Il finit par en sortir indemne, mais son retour au Texas fut suivi de troubles qui le forcèrent à abdiquer sa dictature. Il finit tristement dans le Missouri, avec les rares partisans qui l’avaient suivi, lorsque se disloqua la colonie fondée à Nauvoo, dans l’Illinois, où elle comptait 1,500 membres à la fin de 1848. De ceux qui gardèrent le terrain, une partie resta « Communauté icarienne » l’autre fonda, à côté, une « Nouvelle communauté icarienne » ; toutes deux sont arrivées, en trente ans, à une prospérité relative. Tous les membres se sont fait naturaliser, comme l’avait fait Cabet en débarquant ; tous français d’origine, à bien peu d’exceptions près, parlent également l’anglais, et ont des écoles, des bibliothèques et organes la « Revue icarienne » et « le Communiste libertaire ». Les théories de Cabet ne sont même pas à discuter ; elles ont été suffisamment jugées et condamnées par l’expérience. Il restera de ce nom un certain tapage, fait autour de ces théories résumées dans de nombreux ouvrages, parmi lesquels il suffira de citer Association libre pour l’éducation du peuple, in-8, 1833 Voyages et aventures de lord William Carisdall en Icarie, 2 vol. in-8, 1840 ; Douze lettres d’un communiste, in-8, 1841 ; Propagande communiste, in-8, 1842 ; la Femme, son malheureux sort, etc., in-8, 1847 ; Vrai communisme, Réalisation de la commu- i nauté, in-8, 1847 ; Almanach icarien, in-18, 1848 ; l’Ouvrier, ses misères actuelles, leur 1 cause et leur remède, son futur bonheur dans la communauté, ibid. V. sur Cabet et la co- c lonie Icarienne, Socialism in France and Ger- t many, par le professeur R. Ely. Londres, 1883, t et le .Journal des Econorristes, année 1884. E. R.

CABOTAGE. -Le cabotage est cette partie de la navigation maritime qui se fait le long des côtes, par opposition à la navigation au long cours. Aussi l’appelle-t-on en anglais, d’un nom significatif coasting trade. En français, le sens de cette locution « le long des côtes » semble bien précis. Il n’a pas toutefois empêché que le mot cabotage ne prenne un double sens. Les côtes, le long desquelles on peut naviguer tout en faisant du cabotage, ne sont pas les mêmes si on les envisage du point de vue de l’administration de la marine ou de l’administration de la douane.

La marine, elle, se préoccupe de la capacité technique de celui qui commande le bateau. Elle exige pour la navigation au long cours certaines qualités, attestées par certains diplômes. Ceux qui n’ont pas ces diplômes ne peuvent faire que du cabotage. Mais l’étendue de la navigation permise à ce mot «cabotage» n’embrasse pas seulement les côtes françaises ; elle embrasse aussi certaines côtes étrangères, baignées par des mers limitativement désignées. Ces désignations ont varié avec les époques, suivant les lois en vigueur ordonnance de 1740 loi des 9-13 août 1791 arrêté des consuls du 14 ventôse an H ; code de commerce, article 377 ordonnance du 12 février 1815, etc. La difficulté est de donner satisfaction à la fois aux besoins du commerce et à la nécessité d’assurer la sécurité des équipages. Il faut, par exemple déterminer, d’une façon certaine si un voyage à Odessa est plus difficile et, par conséquent, exige plus de connaissances qu’un voyage à New-York. Aujourd’hui, après bien des hésitations, on a restreint l’étendue de la navigation par cabotage 1° aux voyages d’un port français quelconque à un autre port français ; 2° aux voyages à destination de la Hollande, de l’Angleterre, de l’Ecosse et de l’Irlande ; à ceux effectués dans les ports de la Méditerranée jusques ety compris Naples, du côté de l’est, et jusques et y compris Malaga, du côté de l’ouest, ainsi qu’aux transports pour les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, etc.

Pris dans ce premier sens, le cabotage, au point de vue économique, ne présente qu’un intérêt médiocre.

Un second sens est celui que lui donne l’administration de la douane. Elle entend par « cabotage » le transport des marchandises et denrées d’un port de France dans un autre port de France, par des navires de toute contenance. Elle entend par « petit cabo-