Page:Say - Chailley - Nouveau dictionnaire d’économie politique, tome 1.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée

BASTIAT 171 BASTIAT i manquaient et il aborda rarement au delà, des réalités terrestres; toires lui manquaient et il aborda rarement au la tribune. D’ailleurs, sa santé déclinait rapi- dement. Il souffrait depuis plusieurs années be déjà d’une affection des voies respiratoires qui eût exigé les plus grands ménagements pe et que la vie épuisante qu’il s’était faite al- pc lait bientôt rendre incurable. Il jugea qu’il était temps de formuler son concept écono- co mique et commença, trop tard déjà, l’oeuvre nc définitive qu’il rêvait depuis vingt ans. Les M Harmonies économiques, exposé magistral d’une doctrine toute personnelle, devaient tr former plusieurs volumes. Celui qui parut au commencement de 1850 est le seul que ÉI l’auteur ait pu finir. Peu de temps après, Bastiat, àboutdeforces, prenait seul le chemin de l’Italie. Rejoint à Rome par son cousin l’abbé de Monclar et par M. Paillottet, il mourut chrétiennement entre d ces deux amis, et fut enterré, non sans ti pompe, dans l’église Saint-Louis des Fran- P cais. Un monument lui a été érigé à Mugron le 23 avril 1878. L’œuvre économique de Bastiat forme une ti sorte de trilogie. Au début se place une dou- e ble réfutation réfutation des erreurs du E protectionnisme, réfutation des erreurs du é socialisme. C’est dans cette double lutte qu’il a surtout déployé toutes les brillantes qua- lités de son esprit et de son style. L’auteur des Sophismes et des Pamphlets a été parfois comparé à la Fontaine et à Voltaire nous ne voudrions pas, dans son intérêt même, insister sur de tels parallèles mais on peut dire, sans exagération, qu’il y a dans Bastiat, avec quelque chose de plus, du Franklin et du Courier. Où trouver une ironie plus 1 fine et plus mordante à la fois que dans sa fameuse Pétition des fabricants de chan- delles ? Il ne suffisait pas à Bastiat d’avoir démas- qué successivement les prétentions abusives de l’école protectionniste et les vaines utopies de l’école socialiste. Ces deux négations successives impliquaient une affirmation, dont les Harmonies économiques sont l’expression éloquente. Bastiat, dans ce beau livre, oppose à l’impuissance innée des organisations factices qui ont la contrainte pour base l’heureuse fécondité d’un état économique dans lequel l’équilibre des forces individuelles ou collectives résulte uniquement de leur libre et mutuelle pondération. Telle est l’idée mère des Harmonies et, étant donné ce programme tout philosophique, il était difficile de le mieux remplir. On a pu critiquer la théorie de la valeur de Bastiat. On peut aussi, d’une manière générale, lui reprocher un peu d’optimisme. L’artiste et le poète, chez Bastiat, entraînaientparfois l’économiste au delà des réalités terrestres; mais n’en a que mieux réussi à faire aimer à beaucoup de ses lecteurs la science qu’il aimait tant lui-même. A ce point de vue, peu d’hommes ont mieux mérité de l’économie politique. Sur la vie et les œuvres de Bastiat, on peut consulter d’assez nombreux documents la notice mise en tête de ses œuvres complètes par M. R. de Fontenay et suivie de Neuf jours près d’un mourant, par M. Paillottet; une autre notice biographique de M. Fréd. Passy; Frédéric Bastiat, par M. G. de Molinari (Journal des Économistes de février 1851); la préface des Lettres d’un habitant des Landes, par madame Cheuvreux; les discours prononcés le 23 avril 1878 à Mugron, par M. Léon Say et autres, à l’inauguration du monument de Bastiat le e discours de rentrée de M. Paul Gardelle, subss titut du procureur général près la cour de Pau, du 4 novembre 1879; deux articles de M. l’abbé Baunart (Revue trimestrielle de janvier et avril 1882) la notice de M. Alph. Coure tois (Journal des Économistes de février 1888) et l’Introduction aux œuvres choisies de u Bastiat par M. A. de Foville (Petite Bibliothèque .u économique). il Voici, enfin, la nomenclature des ouvrages de Bastiat Ir CORRESPONDANCE. Lettres à MM. Victor is Calmètes, Félix Coudroy, Richard Cobden, is Alcide Fonteyraud, au président du Congrès e, de la paix, à MM. Horace Say, de Fontenay, ut Paillottet, et au Journal des Économistes. PREMIERS ÉCRITS. Aux électeurs du département des Landes (1830). Réflexions sur les pétitions de Bordeaux, etc. (1834). Le fisc et ns la vigne (1841). Mémoire sur la question vinicole (1843). Mémoire sur la répartition de l’impM foncier dans les Landes (1844). MÉLANGES. De l’influence des tarifs français et anglais sur l’avenir des deux peuples (1844). De l’avenir du commerce des vins entre la France et la Grande-Bretagne (1845). Une question soumise aux Conseils généraux (1845). Un Économiste à M. de Lamartine (1845). re, Sur un livre de M. Dunoyer (1845). Sur 3a- l’éloge de Ch. Comte (1847). Sur un livre de M. Vidal (1846). Seconde lettre à M. de Lamartine (1846). Aux électeurs de l’arrondissement de Saint-Sever (1846). A. M. de Larde nac, député des Landes (1846). Professions de foi électorales de 1848 et 1849. LE LIBRE-ÉCHANGE. Articles publiés dans le journal hebdomadaire le Libre-échange en 1845, 1847 et 1848. Discours prononcés à Bordeaux, à Paris, à Lyon et à Marseille. Cobden et la ligue, ou l’agitation anglaise pour la ete liberté des échanges. lste SOPHISMES ÉCONOMIQUES. PETITS PAMPHLETS.