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banques départementales quand elles ont été absorbées par la Banque.

Les Rentes disponibles appartiennent à la Banque et sont réalisables à sa volonté. La Banque les décompte toujours à leur prix d’achat.

Les Rentes immobilisées, en vertu de l’art. 5 de la loi du 9 juin 1857 qui a obligé la Banque à prélever 100 millions sur le produit des actions nouvellement créées, sont évaluées, y compris 9,125,000 francs de la réserve, à 100 millions. Ces 100 millions ont été versés directement au Trésor, qui a remis en échange une inscription de rente 3 p. 100 au pair. Les Dépenses d’administration de la Banque et des succursales sont les frais généraux de cette institution. On se rendra compte facilement de l’importance de ces frais si on se rappelle que le personnel, à poste fixe sans parler du personnel auxiliaire qui comprend un grand nombre de femmes n’est pas moindre de 2,224 il y a 1,007 employés àla Banque centrale et 1,217 dans les succursales. Ces nombres comprennent les directeurs, chefs, commis et agents de tous grades. Nul ne peut être admis dans le personnel de la Banque en dehors d’un concours. Tous les employés sont tenus à déposer un cautionnement formé d’une ou plusieurs actions de la Banque.

En faveur de ce nombreux personnel, il a été constitué une caisse de réserve qui, au 31 décembre 1888, possédait un capital de 20,331,750 francs représenté par

225 actions de la Banque de France ;

594,210 francs de rente 3 p. 100 amortissable 22,000 francs de rente 3p. 100 ; 13,050 fr. de rente 4 p. 100 ; 3,613 obligationsde divers chemins de fer français.

L’emploi de la réserve spéciale a été fait en rentes. C’est une réserve spéciale qui provient de divers prélèvements effectués en vue de couvrir des pertes sur des recouvrements douteux.

Le chapitre Divers comprend divers comptes d’ordre de la Banque.

Les Bénéfices en addition du capital indiqués au deuxième chapitre du passif sont constitués en vertu de l’article 8 de la loi du 9 juin 1857 qui, en autorisant la Banque à élever son escompte au dessus de 6 p. 100, dans les cas où les circonstances l’exigeraient, a disposé que les bénéfices provenant du fait de cette augmentation du taux de l’escompte seraient déduits des sommes aniliellement partageables entre les actionaires, pour être ajoutés au fonds social.

Le chapitre des Billets à ordre et récépissés ayables à Paris et dans les succursales indique les sommes dont la Banque a reçu le montant

départementales quand elles ont et qu’elle doit payer ; c’est encore un service bées par la Banque. des plus utiles au public. Un commerçant,

et qu’elle doit payer ; c’est encore un service des plus utiles au public. Un commerçant, un capitaliste de province a des fonds à expédier à Paris, un négociant de Paris a des fonds à expédier en province, la Banque leur délivre des billets à son ordre. On évite ainsi les risques du transport d’espèces ou de billets de banque à vue, etc.

Le Compte-courant du Trésor représente le montant des sommes dont le Ministère des Finances dispose à la Banque pour ses divers services de trésorerie.

Les deux chapitres Comptes-courants de Paris et comptes-courants des succursales indiquentlemontantdes sommes que la Banque a reçues des personnes qui ont un compte ouvert chez elle. La Banque encaisse les effets que ses comptes-courants lui remettent à l’encaissement, leur délivre des mandats payables dans chacune de ses succursales, et reçoit également les versements effectués dans ses succursales au crédit du compte ouvert à la Banque centrale.

Elle ne paye aucun intérêt pour les sommes qu’on laisse entre ses mains. Le service des comptes-courants, qui est gratuit, est aussi l’un des plus utiles. Pour obtenir l’ouverture d’un de ces comptes, il faut adresser au gouverneur une demande appuyée par deux parrains ayant eux-mêmes un compte ouvert à la Banque.

Le conseil examine la demande après avoir fait procéder à une enquête discrète sur la moralité du postulant. La Banque refuse rarement l’autorisation pour les comptes-courants simples ; elle est plus sévère pour les comptes-courants d’escompte. Dès le lendemain du jour où le conseil a statué, le demandeur reçoit un carnet de banque et un certain nombre de mandats appelés virements ou mandats rouges, et de reçus appelés mandats blancs. Les virements sont, en quelque sorte, des ordres de payementau moyen desquels la Banque est priée de porter au crédit de tel ou tel compte une somme déposée au crédit du tireur. Ce service considérable est effectué gratuitement. Les agents de change, banquiers, notaires, gros négociants et industriels, simples particuliers faisant de fréquentes opérations de bourse et de commerce, ou ayant des payements quotidiens àeffectuer entre eux, usent toujours de ce moyen très sûr de faire mouvoir, sans frais et sans risques, des capitaux considérables. Un agent de change livre à un de ses confrères ou à un banquier 100,000 francs ou 1 million de valeurs ; ce dernier, au lieu de payer en or, en argent ou en billets, remet en payement un virement ; la Banque débite le compte de l’un de la somme indiquée sur le mandat, et


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