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CHAP. XII. – DE LA MONNAIE.

Ce n’est donc pas le gouvernement qui fixe la valeur des monnaies ?

Non ; le gouvernement peut bien ordonner qu’une pièce de monnaie s’appellera un franc, cinq francs ; mais il ne peut pas déterminer ce qu’un marchand vous donnera de marchandise pour un franc, pour cinq francs. Or, vous savez que la valeur d’une chose se mesure par la quantité de toute autre chose que l’on consent communément à donner pour en obtenir la possession.

Vous dites que la monnaie tire sa valeur de ses usages ; cependant elle ne peut servir à satisfaire aucun besoin.

Elle est d’un fort grand usage pour tous ceux qui sont appelés à effectuer quelque échange ; et vous avez appris au chapitre xi les raisons pour lesquelles les hommes sont tous obligés d’effectuer des échanges et, par conséquent, de se servir de monnaie[1].

Comment la monnaie sert-elle dans les échanges ?

Elle sert en ceci, que lorsque vous voulez changer le produit qui vous est inutile contre un autre que

  1. Mais il faut bien remarquer que les métaux précieux ne sont recherchés comme intermédiaires dans les échanges que parce qu’ils ont, comme qualités économiques, une grande utilité pour l’ornement et les arts, la rareté, une valeur relativement stable, et qu’ils ont des qualités physiques de durée, de divisibilité, etc., que d’autres marchandises n’ont pas au même degré. J. G.