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CHAP. XI. – DES ÉCHANGES ET DES DÉBOUCHÉS.

utile à tout le monde ; et chacun fait d’autant plus d’affaires, que les autres en font davantage.

Le commerce étranger n’est donc pas indispensable pour ouvrir des débouchés à notre industrie ?

Non ; mais le commerce que nous faisons avec l’étranger étend nos productions et notre consommation. Si nous n’avions pas en France de commerce au dehors, nous ne produirions pas de café, et nous n’en consommerions pas ; mais, par le moyen du commerce avec l’étranger, nous pouvons produire et consommer une immense quantité de café ; car, en produisant des étoffes que nous échangeons contre cette denrée d’un autre climat, nous produisons notre café en étoffes.

Dans quel cas les nations étrangères offrent-elles le plus de débouchés à notre industrie ?

Lorsqu’elles sont industrieuses elles-mêmes, et d’autant plus que nous consentons à recevoir plus de produits de leur industrie.

Notre intérêt n’est donc pas de détruire leur commerce et leurs manufactures ?

Au contraire ; la richesse d’un homme, d’un peuple, loin de nuire à la nôtre, lui est favorable ; et les guerres livrées à l’industrie des autres peuples