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CHAP. VIII. – DE LA FORMATION DES CAPITAUX.

demande qu’on faisait d’un produit et les profits que les producteurs faisaient sur ce produit.

Une dépense productive, bien qu’elle ne soit qu’une avance, nécessite la demande d’un produit.

Montrez-moi cela par un exemple.

Si j’épargne sur mes profits 1000 francs, et que je les prête à un entrepreneur de maçonnerie, j’achète moins de ces produits qui servent à ma consommation, jusqu’à concurrence de 1000 francs ; mais le maître maçon achète pour 1000 francs de produits de plus qu’il n’aurait fait. Seulement ce sont des produits différents. Ce sont peut-être des pierres de taille, produits du carrier ; des outils de son métier, produits du taillandier ; ce sont des journées d’ouvriers, et ces ouvriers emploient leurs salaires en nourriture, en vêtements, qui sont également des produits de différents producteurs. Cette épargne peut donc changer la nature des demandes, mais elle n’en diminue pas la somme.

N’a-t-elle pas des avantages réels ?

Oui ; elle permet à différents travailleurs de tirer parti de leurs facultés industrielles, de faire des profits qu’ils n’auraient pas faits et de les renouveler sans cesse, parce qu’un capital employé à des avances rentre autant de fois qu’il est avancé, et