Page:Say - Catéchisme d’économie politique.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
CATÉCHISME D’ÉCONOMIE POLITIQUE.

chesse. C’est ainsi qu’un négociant serait dans l’erreur s’il se croyait toujours aussi riche, uniquement parce que, tandis qu’il dissipe son bien, il conserve dans sa caisse toujours à peu près la même somme d’argent.

Que doit-on entendre par l’économie dans les dépenses ou dans les consommations ?

On économise, soit en consacrant à une dépense reproductive une portion de son revenu que l’on pouvait consacrer à une dépense improductive (c’est ainsi que nous avons vu que l’on forme les capitaux), soit en résistant à l’attrait d’une consommation présente, pour employer cette portion de revenu à une consommation future mieux entendue ; c’est particulièrement de cette dernière économie que nous nous occupons en ce moment.

Qu’appelez-vous des consommations bien entendues ?

Ce sont celles qui procurent le plus de satisfaction en proportion du sacrifice de valeurs qu’elles occasionnent. Telles sont les consommations qui satisfont des besoins réels plutôt que des besoins factices. À égalité de valeur, des aliments sains, des vêtements propres, des logements commodes, sont des consommations mieux entendues que des aliments recherchés, des vêtements et des habitations fas-