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CHAP. XXV. — DES RÉSULTATS DE LA CONSOMMATION.

quelconque, c’est pour le consommer ; autrement elles feraient à leur tour un sacrifice sans dédommagement ; ce qui n’est pas dans la nature humaine.

Qu’arrive-t-il quand un produit auquel on a cru donner de la valeur, n’en a pas ?

Il résulte de là une perte pour celui qui s’est faussement imaginé qu’il communiquait de la valeur à un objet. C’est ce qui arrive quand on fabrique des marchandises de mauvaise qualité ou de mauvais goût, qui ne se vendent pas. Ce ne sont pas des produits ; car une chose ne mérite ce nom que lorsqu’elle vaut autant que ses frais de production.

N’y a-t-il pas des consommations qui ne reproduisent aucune valeur, qui ne satisfont aucun besoin ?

Lorsque, dans une tempête, on jette à la mer la cargaison d’un navire, lorsqu’on incendie des magasins qu’on ne veut pas laisser à l’ennemi, on opère des destructions de valeurs qu’on n’appelle pas des consommations. Ce mot semble réservé aux destructions de valeurs d’où il résulte soit une jouissance, soit une nouvelle valeur.

Que doit-on penser d’un système qui conseillerait la consommation, non pour jouir, non pour reproduire, mais pour favoriser la production ?

On doit en penser ce qu’on penserait d’un homme