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CHAP. XVI. — DES RÈGLEMENTS.

Pourquoi nommez-vous ces combinaisons « coupables ? »

Parce qu’elles violent le droit qu’ont tous les hommes de gagner leur vie comme ils peuvent, pourvu qu’ils ne portent atteinte ni à la sûreté ni à la propriété d’autrui. Elles violent aussi le droit qu’ont tous les consommateurs d’acheter les choses dont ils ont besoin aux prix où une libre concurrence peut les porter[1].

N’y a-t-il pas d’autres motifs qui doivent faire repousser les corporations et les maîtrises ?

Il y en a beaucoup d’autres ; mais on peut dire en général qu’aucun règlement, aucune loi ne sauraient produire une seule parcelle de richesse, une seule parcelle des biens qui font subsister la société ; ce pouvoir est réservé à l’industrie, aidée de ses instruments (les capitaux et les terres). Tout ce que les lois et les règlements peuvent faire à cet égard, c’est d’ôter aux uns ce qu’ils donnent aux autres ou de gêner les opérations productives. Dans de certains

  1. Toute personne a sans doute le droit de fixer le prix de son travail et de ne pas travailler pour un prix inférieur à celui qu’elle a déterminé ; mais les individu qui, par menaces ou par violences empêchent de travailler des personnes qui n’ont pas d’autres moyens d’existence que leur travail, se rendent coupables d’un attentat qui mérite une répression sévère, car ils attentent indirectement à la vie de leurs semblables. Ch. C.