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CHAP. XIV. — DE L’IMPORTATION, ETC.

d’autant plus que la valeur des retours qu’ils reçoivent surpasse davantage la valeur des marchandises qu’ils ont expédiées au dehors.

Pourquoi beaucoup de personnes croient-elles au contraire que le gain d’un pays se compose de l’excédent de ses exportations sur ses importations ?

Parce qu’elles ignorent les procédés du commerce et les sources d’où provient la richesse des nations.

Si nous gagnons dans notre commerce avec une autre nation, faut-il que cette nation perde ce que nous gagnons ?

Nullement ; les marchandises que nous lui expédions sont évaluées par le négociant qui en fait l’envoi, sur le pied de ce qu’elles coûtent à ce négociant ; la nation qui les reçoit les évalue sur le pied de la valeur qu’elles ont après avoir été transportées chez elle. De même, elle évalue celles que nous tirons de son pays, en raison de la valeur qu’elles ont chez elle, et non en raison de la valeur qu’elles ont chez nous. Ses importations peuvent donc excéder ses exportations, et les nôtres présenter le même résultat. Les choses arrivent même généralement ainsi ; toutes les espèces de relations commerciales sont mutuellement avantageuses ; car personne n’est forcé à faire des affaires, et il n’est aucun pays où