à l’industrie. J’en citerai les divers exemples fournis par la France : les voyages de découvertes, les fermes expérimentales, et les soins donnés à la propagation des connaissances utiles.
J’espère pouvoir vous donner quelques vues sur la distribution des revenus dans la société et sur les profits que l’on tire de la propriété des biens-fonds et des capitaux.
Cet aperçu rapide suffit, je pense, pour vous faire sentir qu’il y a dans toute entreprise industrielle des vues, qui, sans faire partie de l’art, sont d’une haute importance pour assurer leur succès. C’est par suite de l’économie industrielle que l’on comprend la nécessité d’arranger ses moyens d’exécution, de manière qu’ils puissent agir simultanément pour mettre une entreprise en état de servir le plus tôt possible. Si l’on met six ans à la terminer, on perd peu la ni six ans l’intérêt des avances qu’on a faites la première année ; pendant cinq ans les avances de la seconde année. Si l’entreprise est achevée en deux ans, toutes les années qui suivent sont chargées de beaucoup moins d’intérêts, et c’est un avantage dont on jouit à perpétuité.
L’économie industrielle peut diriger même dans le choix des procédés de l’art. Il y a tel procédé extrêmement ingénieux et qui donnera une haute idée de l’intelligence du savant ou de l’artiste qui l’aura imaginé, mais qu’il faut bien se garder d’employer, et qui ne sera jamais, si l’on est bien avisé, qu’une curieuse inutilité.
Un savant chimiste ou mécanicien, lorsqu’il est versé dans l’économie industrielle, vous donnera des vues de détail extrêmement utiles pour la préférence qu’il convient d’accorder à un procédé sur un autre ; il vous dira que celui qui sera le plus nouveau, qui vous paraîtra le plus curieux, même le plus expéditif, ne sera pas toujours celui qu’il convient de préférer, soit parce qu’il exige des mains trop exercées, soit parce qu’il est trop hasardeux, soit parce que les frais de transport dans certaines localités emportent tout l’avantage qu’on pourrait recueillir de la découverte. Ce sont là des vues, non pas de mécanique, ni de chimie, ce sont des considérations industrielles très précieuses sans doute ; et je ne crains pas d’affirmer qu’un mécanicien, qu’un ingénieur, qui possèdent des connaissances économiques, ont un grand avantage sur celui qui ne possède bien que son art. Malgré cela vous ne pouvez manquer de vous apercevoir qu’elles ne sont applicables qu’à un seul cas ; que le savant qui vous les suggère, n’en parle qu’accidentellement, et que, dans la conduite d’une entreprise,