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Si LE PEDANT IOVE,

pièce de fon acoûtremcntcftvn antique. Venonsde l’eftoffe à la doublure , de la guaifnc à l’efpée , & de la ChafleauSaintt ; Traçons en deux paroles le crayon denoftre ridicule Dodeur. Figurez-vous vn rejeton de ce fameux Arbre Cocos, qui feul fournit vn païs entier des chofes ncceflàires à la vie. Premièrement en fes cheueux on trouue de l’huile, de la graiffe, & des cordes de Luth : Sa tefte peut fournir de corne les Couteliers, & fon front les Négromancicns de grimoire à inuoquer le Diable : Son cerueau,d’Enclume : Ses yeux, de cire, de vernis, & d’efcarlate : Son vi’ fage, de rubis : Sa gorge, de cloux : Sa barbc,de décro^ toires : Ses doigts, de fufeaux : Sa peau, de lime : Son haleine, de vomitif : Sescotaires,dcpois : Ses dartres, de farine : Ses oreilles, daifles à moulin : Son derrière, de venta le faire tourner : Sa bouche, defour-à ban : Et fa perfonne, d’Afnc à porter laMounée. Pour fon Nez il mérite bien vnégratignure particulière. Cet autentique Nez arriue par tout vn quart d’heure devant fon Maiftre, DixSauetiers de raifonnable rondeur vont trauailler deffous à couuert de la pluye. Hé bien, Monfieur, ne voila pas vn joly Ganimede * & c’eft pourtant le Héros de mon Hiftoire. Cet honefte homme régente v ne Glaffcdans l’ Vniuerfoc, C’eft bien le plus faquin , le plus chiche , lrplus auare, le plus fordide, le plus mefquin > Mais riez donc. GRANGER.

Ha,a,a,a ? a,