Page:Savinien Cyrano de Bergerac - La mort d'Agrippine - 1654.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
tragedie.


Livilla

Par ſa punition, aſſeure ton Eſtat.

Tibere

Ie veux qu’en ſon trépas la Parque s’étudie,
À prolonger ſa peine au delà de ſa vie :
Qu’il meure & qu’un ſanglot ne luy ſoit point permis,
Qu’il arreſte les yeux de tous ſes Ennemis,
Et qu’il ſoit trop peu d’un pour la douleur entiere,
Dont il doit ſervir ſeul d’eſpace & de matiere.

Livilla

À quelque extrémité qu’aille ſon chaſtiment,
Tu te vanges d’un traiſtre encor trop doucement :
Mais ! Seigneur, ſans peril le pourras-tu détruire,
Et n’eſt-il plus, le laſche, en eſtat de te nuire.

Tibere

Il eſt pris le ſuperbe, on inſtruit ſon procez,
Et ie le voy trembler de ſon dernier accez ;
Auſsi-toſt que ta bouche à l’eſtat ſecourable,
M’eut découvert l’Auteur de ce crime execrable,