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M’adopta pour monter apres luy dans ſon rang
Quoy qu’avecque ton ſexe il connut ton audace,
Il n’oſa te choiſir pour occuper ſa place ;
Il euſt peur, connoiſſant combien, ſans ſe flater,
La Machine du monde eſt peſante à porter,
Que d’un poids inégal à la grandeur de l’ame,
Cet énorme fardeau tombât ſur une femme,
Et qu’un Sceptre appuyé d’une ſi foible main,
Souſtint mal la grandeur de l’Empire Romain :
Mais quoy que ſa prudence, en bravant la Nature,
T’ait ravy la Couronne avec beaucoup d’injure,
Puis qu’auiourd’huy ſon ſang en tes bras affoiblys
A dans ceux de ton fils ſes forces reſtablys,
Ie le veux eſlever par droit hereditaire,
Apres un interregne au Thrône de ſon Pere.

Agrippine

Fille du grand Ceſar que ie dois imiter,
Ie le cede au Heros qu’il crût le meriter,
Pour montrer par un chois außi grand, außi iuſte,
Que ie ſuis & du ſang & dans l’eſprit d’Auguſte.

Tibere

Et par cette raiſon ſon eſprit & ſon ſang,
Sont des droicts à ton fils pour monter à mon rang
I’en ay le Diadéme, & d’une foy ſincere,