Et tous ceux que mon rang me peut avoir ſouſmis.
L’impudente Nerva !
Ie ne puis par ma bouche exprimer ma tendreſſe :
Car un moindre preſent que le Thrône d’un Roy
Ne ſçauroit m’acquiter de ce que ie te doy ;
De Rome à ce deſſein i’approche mon Armée,
Pour forcer cette Eſclave au ioug accouſtumée,
D’adorer dans ton fils ce Prince bien-aymé ;
L’Image d’un Heros qu’elle a tant eſtimé :
Ouy, ie viens ſur ſon front depoſer ma Couronne,
Et quiconque oſera chiquer ce que i’ordonne,
C’est un traiſtre, un mutin, qu’en vaſſal plein de cœur
I’immoleray moy-meſme au nouvel Empereur.
Qui renonce à ſa gloire en offrant ſa Couronne,
Il en acquiert, Ceſar, plus qu’il n’en abandonne ;
Tu m’eſtimes beaucoup de me la preſenter,
Mais ie m’eſtime trop pour pouvoir l’accepter ;
C’eſt en la refuſant qu’on s’en doit rendre digne,
Ie veux que l’Univers en iuge par ce ſigne.
Auguſte ton Ayeul contre les droicts du ſang,