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tragedie.

Quoy, Tyran, tu paſlis ton bras en l’air s’arreſte,
Lors que d’un front ſans peur, ie t’apporte ma teſte ;
Prens garde, mon Bourreau, de ne te point troubler,
Tu manqueras ton coup, car ie te fais trembler.
Que d’un ſang bien plus chaud, & d’un bras bien plus ferme,
De tes derniers Soleils i’accourcirois le terme,
Avec combien de ioye & combien de vigueur,
Ie te ferois deſcendre un poignard dans le cœur ;
Et tout cas ſi ie tombe au deçà de l’ouvrage,
Ie laiſſe encor un fils heritier de ma rage,
Qui fera pour venger les maux que i’ay ſouffers,
Rejallir iuſqu’à moy ton ſang dans les Enfers.

Tibere

Qu’on l’oſte de mes yeux cette ingrate vipere :

Agrippine

On te nommoit ainſi, quand tu perdis ton Pere.

Tibere

Enfin perſecuté de mes proches parens,
Et dedans ma famille au milieu des ſerpens,
I’imiteray, Superbe, Hercule en ce rencontre.