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lieu à suivre. Le 17, en Chambre de conseil, l’arrêt de non-lieu est prononcé. La mise en liberté d’Henriette Deluzy Desportes le suit immédiatement[1]. Elle en accueille la nouvelle avec une sorte d’indifférence. Le soir, elle sort de la Conciergerie et reçoit l’hospitalité des Remy. Puis, les journaux rapportent qu’elle est partie pour l’Angleterre. Cette affirmation n’est pas exacte.

On a conservé tous ses papiers, sauf son acte de naissance de pauvre bâtarde. On garde même la lettre d’un Anglais qui lui offre une association. Sans nouvelle de lady Melgund, car sa lettre ne lui a pas été transmise par l’instruction, seule

  1. « Il est évident, dit la Démocratie pacifique, qu’on ne l’a gardée en prison que pour satisfaire les misérables rancunes d’une famille puissante. » D’autres l’engagent au silence. Comme on prétend qu’elle va publier ses mémoires, un poète lui dit :

    Oui, l’on prétend que l’avide scandale
    S’est, aux aguets, placé sur ton chemin.
    Tu l’entendras de sa voix sépulcrale
    Crier l’aumône et te tendre la main ;
    De ce forban repousse la présence.
    Sa voix perlide a de venais accords.
    Ah ! par pitié, respecte le silence.
    Le pieux silence des morts !


    Cela se chante sur l’air de la Lionne.