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que personne ne voulait la veiller, tant on avait peur.

« Et seule, Mme L’Hostis est venue prendre soin de la morte. Elle avait apporté une de ses robes toute neuve, et du linge, à elle aussi. Et elle fit la toilette de Marie qu’on ensevelit le lendemain... Mme L’Hostis a toujours été très bonne pour Marie. »

Instinctivement, Félicia Sounic détournait les yeux de cette demeure, à laquelle des circonstances macabres attachaient maintenant une sorte de crainte superstitieuse, et que personne n’occuperait plus. Pour moi, je m’attristais sur Marie. Et je songeais que c’était un signe des temps, qu’il ne se fût trouvé dans l’île qu’une étrangère, Mme L’Hostis, de Lanildut, pour habiller la morte, un signe des temps, que les natives se fussent dérobées à ce pieux devoir.