Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




VI



Le temps avait changé soudain et, successivement, de fortes bourrasques assaillirent l’île, série de chocs semblables à des coups de bélier, avec des trêves, des accalmies suivies d’attaques désespérées où tout semblait devoir céder ; enfin, la mer s’apaisait à nouveau dans un armistice mensonger.

Quand l’ouragan faiblissait, apparaissait la brume. Et puis, des vents s’établissaient Nord-Est, dressant contre les falaises du Stiff l’effort des vagues. L’écume sautait par-dessus l’obstacle altier des quarante-cinq mètres de roche, se collait aux vitres des phares dont on s’étonnait de ne point voir les lanternes osciller avec toute leur ossature ; elle blanchissait de sa bave le toit du sémaphore, pendant que de lourds