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IV



Or, Le Bastard, un conducteur des Ponts et Chaussées, qui depuis huit ans, vivait à Ouessant où il s’était marié, venait parfois échanger quelques propos avec Soley.

Et il lui dit enfin, parce qu’il croyait avoir surpris chez l’amie de Juliana les marques d’un attachement inconsidéré et une foi candide dans la vertu des îliennes :

— Croyez- moi, si votre intrigue est autre chose qu’une fantaisie passagère, prenez garde à l’emballement : vous seriez vite désillusionné.

« Pardonnez si je vous parle ainsi. Mais vos allures, votre goût de la solitude, sont des symptômes assez révélateurs du « grand trouble d’aimer » décrit par les poètes. Vous êtes nouveau ici et tout s’offre à vous sous couleur de rêve. Le