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loupe. De sa voix sèche, elle indiquait tour à tour les noms des grèves et des rochers. Chaque détail, chaque repli de la côte lui est familier. Une fois à Pen ar Roc’h : « Voilà, c’est fini », dit-elle avec simplicité. Et je la raccompagnai chez elle. Là, elle me montra fièrement une carte postale. Elle représentait une femme vêtue en Ouessantine, la poitrine ornée d’une médaille. Au-dessous se détachaient ces mots : Rose Héré, l’héroïne du Vesper.

— Vous ? ça ! Rose, fis-je avec surprise, en voyant cette grosse face ronde et sans caractère.

— Non. C’est une qui n’est pas du pays. Le « peintre » n’avait pas mon portrait. Peu importe. Le nom y est, n’est-ce pas ?

— Oui, votre nom y est bien.

— Alors, tout est bon.

— Rose, voulus-je savoir en la quittant, pourquoi ne vous êtes-vous pas mariée ?

— Hein ?… fit-elle, ce n’est pas bien comme ça ?  ?… Eh bien, on n’a pas besoin de se battre.

Alors, Bluhm demanda à Le Gall :

— Mais les horreurs, les actes de sauvagerie qui suivirent le pillage des épaves ?